9 juin 2013
c/o vazemsky
Je viens de retrouver ce fichier, image, dans un dossier. Je produis et j’oublie. Faire est suffisant pour moi. Travailler la représentation du faire est déjà moins naturel. Forcé. On apprend.
L’angoisse de la page blanche je ne l’ai pas. J’aime le vide. Le blanc. Y aspire. Ô vide! …et ses métamorphoses. Comme une vision, un projet, un sens. Mon vrai travail est dans cette tenue, du poste d’observation, de la cabane sur piloti, à la lisière du non-encore formé, repérer les sens éclatant, à attraper. Le développement d’une énergie qui se veut le moins volontaire possible. Assis sur la planche, j’attends la vague.
Des fois, pourtant, l’intention se heurte à la lourdeur du système mis en route. On passe énormément de temps à gérer l’opération, à demander les autorisations, prendre contact, deviser, organiser, puis à ramasser des tickets, les trier, les rentrer dans la comptabilité. Une autre représentation du faire: l’écriture comptable.
Autre genre. Autre bilan.
Souvent très éloigné de l’action. L’écriture sur paysage est, en elle-même, laborieuse. Rien qu’en prépration de lettres, peinture, transport. À cela s’ajoute le temps de préparation en amont ( organisation du dossier, rencontres avec les autorisants, gestion du calendrier, en dépit du temps, envoi des informations aux communicants…) et celui en aval ( représentation du fait, du acté, de l’histoire passée…).
Très souvent on oublie les nombreux contretemps: l’idée envisagée, sur un coup de tête, se frotte à la réalité: là les lettres doivent être arrimées dans le béton. Il faut repenser tout le système d’accroche. Faire des tests. Et lancer la nouvelle production.
Au final c’est une phrase écrite.
Le reste est invisible. Seul ce blog agit comme une fumée s’échappant de la cheminée. De l’usine.