« You see, in this world there’s two kinds of people, my friend: those with loaded guns, and those who dig. You dig. »
Ce jour-là, à Nieuwpoort-Bad, les gestes étaient chargés, connotés d’une mémoire commune, nôtre, mais sans vraiment l’être. Une mémoire glanée chacun dans notre coin mais soudainement parlante. Du ready-made. Prêt à l’emploi. Qui tout un coup ressortait. Nieuwpoort-Bad. La pelle. Nous étions trois… Rémi pointait son appareil chargé sur nous. Et accusait une certaine ressemblance avec celui qui prononce cette phrase : « Dans la vie y’a ceux qui possèdent une arme chargée et ceux qui creusent. Toi tu creuses! » Et nous creusions… L’image, cliquée, s’ouvre sur le fond, en question, commun. Et, ainsi, dresser un parallèle.
L’opération est de ce style. Eclatée. Non pas une intervention à un moment – elle est bien sûr cela aussi, mais uniquement cela elle serait lacunaire – mais ressemble plutôt à un roman. Style roman. Nouveau roman. Comme la constitution progressive d’un langage. Après celle de l’alphabet. Comme un tourner autour. La mise en place, narrative, d’un espace où vont se jouer des choses. Où se jouent de choses.
Dimanche 5 mai, Nieuwpoort-Bad ( Belgium ), face à la statue/tortue de Jan Fabre, à partir de 11H26 jusqu’à nuit tombante… La photo ci-dessus fut prise à deux endroits, ici et ici.