29 mai 2013
c/o vazemsky
Que dire de plus? Le langage est un code, évolué. Comme une programmation évoluée peut donner à un robot un statut d’androïde, une certaine humanité… Le Niveau Zéro de l’Ecriture pointe, dans l’installation, de lettres dans le paysage, la facticité de ce code. Juste quelques lettres en bois posées. A moi, regardant, de jouer, de faire réagir le mot avec le contexte. D’entamer une lecture non isolée. Que veut dire ce mot ici? Comment réagit-il avec l’autour qu’il habite?
L’oeuvre titille même le statut de « non-oeuvre » que je cherche à développer, ou qui justement se développe malgré moi. Au plus vous vous rapprochez, au plus l’illusion disparait. Fabriquée. Vous quittez le mot pour sa réalité, sa matière… Les fers à bétons, les équerres. L’absence de perfection, d’alignement. Des lettres de contreplaqué. La totalité est remise en cause. Vous êtes, à ce moment-là, je pense, à un seuil. Langagier.
Alors que, vue de loin, l’illusion fonctionne, frétille, le mot, mirage, dans le paysage. Un mot. Lu. Le regard passant de choses vues, à une chose lue. Un déplacement mental s’opère. L’oeuvre, en jeu, est là.
Et non dans les lettres de bois.
La photo fut prise par moi, la pochette d’un cd, prise par moi, souvent manipulée, en boucle dans la voiture. Sur cette pochette, une phrase, surement recopiée par David Herman Dune, c/o, tirée elle du Blue Book de Wittgenstein, à moins que ce ne soit d’un autre endroit. La citant déjà. Mais oublié. Pour reposer la source: le Blue Book. A moins que Wittgenstein ne faisait lui-même référence à Duchamp… « C’est le regardeur qui fait l’oeuvre ».