20 juin 2013
c/o vazemsky
« Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n’y seront plus
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus… »
La trace. Un message laissé. De leurs vertus.
L’écriture sur paysage, laborieuse, ne peut dire beaucoup, contrainte par le spectaculaire… un slogan, une injonction, des oripeaux de ralliement. Par contre la carrière, elle, est encore exploitable. Tenter de s’exprimer dans les poussières laissées. Loin du monumental, prétention d’éternel. Jouer la carte du fragile.
Nous sommes déjà poussières.
Tenter néanmoins l’écriture. Grandeur nature. ( là je vous citerais du Thoreau, un autre jour… interrogeant l’aîné, aimé, à l’aune du présent…). Dire autre chose que la pitance d’un ralliement, un jour, l’espoir d’un demain tous sous la même bannière, auréolé de vérité. D’une communauté reporté dans le futur. Niant le ICI-NOUS.
Alors tenter l’écriture pour simplement dire le présent. Sa fragilité.
Et cette volonté, malgré tout, de dire…
Moi je ne sais d’où me viennent mes premières lectures sur paysage. Un centre commercial sans doute, celui d’Englos, ou une ferme en flandres, dont des tuiles de couleurs différentes indiquaient sur le toit le lieux-dit: « Le Plouich ». A moins que ce ne soit près d’Ararat, au tournant du siècle dernier, vers Dogubayazit, à flanc de montagne, en territoire kurde, où été écrit en pierre blanche dans un militaire campement un « Allah ». A moins que ce ne soit ce plus proche, là haut, sur la carte postale daté… le « Gloire à Jesus Christ », à Wimile.
À chaque fois ça sent l’utopie. Prête-à-porter. Formalisée. Revendiquée. Mais aucune « écriture », aucune expression individuelle. La phrase, anonyme, ou pour être plus précis, dénuée d’auteur -ce qui est différent- la phrase est celle d’un groupe. Déjà formé. Et non en formation…
Aujourd’hui rémi vient de tomber sur celle-là. Moi je poursuis la cristallisation. Des champs exploités. En écriture sur paysage.
Cliquer sur l’image pour se rapprocher…